Celui qui donne ce témoignage s'appelle Bernard Moukong, un ancien étudiant de l'Institut
Biblique de Ndiki, très équilibré, tant sur le plan intellectuel que sur le plan spirituel.
Bernard Moukong a passé son enfance au village d'Etoundou III proche du village de Kiboum
dont il sera question dans cet article.
Voici son témoignage:
C'est au cours d'une campagne d'évangélisation du pasteur sud-africain Rainer Bronke,
alors que j'étais de passage à Douala, que je me suis converti à Jésus-Christ. De retour
dans mon village, j'ai rejoint la cellule naissante d'une Eglise de réveil qui m'a demandé
d'être son responsable un an plus tard, en 1983. Dès que cette responsabilité m'a été
confiée, j'ai eu à coeur d'évangéliser les villages environnants.
Au terme d'un jeûne de plusieurs jours et d'instantes prières, notre cellule s'est installée dans
le village de Kiboum pour y prêcher l'Evangile. Si nous avions choisi ce village, c'est parce
que depuis cinq ans, aucun responsable chrétien, pasteur, prêtre, ou évangéliste n'osait le
traverser par crainte des manifestations occultes qui se traduisaient par des morts
soudaines, des cas de folie ou d'empoisonnement. Notre première action fut de demander
au chef du village s'il acceptait que les habitants qui le souhaitaient soient délivrés des
puissances démoniaques. Après son accord, nous avons obéi à l'ordre que le Seigneur
m'avait donné pendant un moment de prière que j'avais eu pour préparer cette campagne.
Il s'agissait d'abattre un arbre, sous lequel les sorciers, les marabouts et les guérisseurs se
réunissaient pour jeter un sort à leurs victimes. Dans les cavités naturelles de l'arbre et dans
le sol, les participants de ces réunions sataniques avaient enfoui des objets composés
d'éléments organiques provenant du corps de chaque participant. Il s'agissait de mèches de
cheveux, de morceaux d'ongles et de sang, ainsi que les restes d'un animal sacrifié. Ces
objets étaient comme le témoin d'un pacte, et si l'un des participants dévoilait ce qui avait été
dit pendant une réunion, il mourait exactement neuf jours après avoir parlé, de mort violente
ou inexpliquée.
Le premier jour de l'évangélisation a consisté à abattre l'arbre. C'est notre cellule
d'évangélisation qui a dû faire ce travail, aucun des habitants du village n'ayant osé
s'approcher de l'arbre. Pendant la coupe, qui a duré six heures, nous avons chanté des
cantiques, comme celui très connu qui porte le titre "les murs de Jéricho sont tombés". Nous
avons . également prié sans -relâche. Le Seigneur nous avait donné un plan de marche.
Après l'abattage de l'arbre, nous avons passé le reste de la journée et la soirée à adorer le
Seigneur et à donner notre témoignage aux habitants du village. Nous avons également
averti le village que nous allions annoncer l'Evangile chaque jour à venir à partir de 15 heures
et jusqu'au soir.
Les enfants de ce village étaient particulièrement frappés par des crises d'épilepsie très
nombreuses. Là encore, le Seigneur m'avait précisé que les parents de ces enfants
connaissaient l'origine de ce mal, et qu'ils devaient confesser leur faute s'ils voulaient en être
délivrés. Huit pères d'enfants épileptiques ont accepté de reconnaître, de confesser et
d'abandonner les pratiques qui avaient conduit ces enfants à être épileptiques.
Lorsqu'un sorcier, un guérisseur ou un marabout est consulté pour que le consultant obtienne
une faveur, ce consultant doit offrir une vie au marabout pour que ce dernier reçoive la
puissance qui va répondre à la demande du consultant. A Kiboum, lorsqu'un père de famille
voulait obtenir une très grande récolte, ou un autre avantage, il devait offrir la vie de l'un de
ses enfants en échange de ce service. Dès que le pacte était conclu, l'enfant mourrait
subitement pour des raisons dites inconnues ou il devenait aliéné ou épileptique. Pour
sceller le pacte, une plante, dite mystique qui ressemble à un oignon, était plantée par le
père et le guérisseur derrière la maison de la famille.
A ma demande, les huit pères de famille dont il a été question ont accepté d'apporter leurs
plantes mystiques, et nous les avons brûlées immédiatement. Au moment de la prière de
délivrance que j'ai adressée à Dieu en présence de tout le village, tous les enfants
épileptiques sont tombés en poussant des cris. Les enfants des huit pères de famille qui
avaient confessé leur péché et avaient brûlé leurs plantes étaient plus agités et criaient plus
fort que les autres. Cependant, au bout d'un certain temps, le calme est revenu et j'ai pu me
retirer à l'écart avec les enfants et les familles qui avaient rompu leur alliance avec les forces
occultes.
C'est alors que pendant une nouvelle prière, la véritable délivrance eut lieu. C'était en 1984, il
y a plus de dix ans de, cela, aucun des enfants épileptiques qui ont été délivrés n'a rechuté.
Leur délivrance a été totale et définitive. Les parents des enfants délivrés se sont convertis à
Jésus-Christ et une Eglise de réveil existe maintenant dans ce village. Par contre, ceux qui
n'ont pas renoncé à ces pratiques, et ils sont nombreux, n'ont pas été délivrés.
Ce témoignage serait sans doute moins convaincant, tant il paraît surprenant, si un élément
nouveau n'était venu le confirmer. Depuis le mois de février dernier, le docteur Pierre
Andrzejewski, médecin coopérant responsable du dispensaire de Ndiki et des antennes
médicales qui en dépendent, chrétien très engagé avec son épouse Mariléna venant de
l'Eglise du Christ de France, a constaté sans pouvoir l'expliquer que les très nombreux cas
d'épilepsie parmi les enfants du village de Kiboum semblaient avoir une origine occulte
comme cause première. Le témoignage de Bernard Moukong vient de le lui confirmer.
Les alliances avec le diable existent, non seulement en Afrique, mais également en Europe
où, sous couvert de science ou d'expériences nouvelles, de plus en plus de personnes
tombent dans ce piège. L'amalgame de cheveux, d'ongles et de sang humain n'est pas pire
que la boule de cristal et toutes les autres formes de pouvoirs occultes. Il s'agit d'une porte
ouverte au diable qui a ensuite droit de cité dans la vie de ses victimes. Le cheveux, le sang,
la pierre ou le bois ne changent pas de nature, mais ils sont autant de perchoirs sur lesquels
les démons peuvent se poser avant de venir habiter dans les personnes qui les ont
confectionnés. La pharmacopée africaine dont on parle tant actuellement est rarement
opérante par elle-même dans sa pratique. Elle est toujours associée à une dimension
spirituelle qui est sa face cachée pour les chercheurs européens venus l'étudier. Certaines
plantes guérissent en raison des principes actifs qu'elles contiennent certes, mais combien
d'autres n'ont qu'un effet, celui de lier celui qui les consomme au démon de celui qui les lui a
prescrites.
Mais au milieu de ces ténèbres, combien est forte et rassurante la lumière de Jésus-Christ,
qui a triomphé de tous les pouvoirs mauvais, et qui fait partager dès aujourd'hui cette
victoire, même dans un village aussi obscur que Kiboum, à tous ceux qui se sont repentis et
ont cru en Lui.