Je n'avais que 7 ans lors du décès de mon père en 1958, on m'a dit: "Ton père est au ciel".
Mon père avait 37 ans quand il est décédé. C'était un homme d'une trempe exceptionnelle.
L'idée que cela a suscitée dans mon coeur a été la suivante: "Qui est ce Dieu qui a le pouvoir
de venir chercher mon père et où est ce lieu où me dit-on qu'il se trouve maintenant?" Donc,
tout ce qui concerne le ciel, l'éternité et Dieu déjà dès l'âge de 7 ans a commencé à germer
dans mon coeur avec une passion.
Dans les années qui ont suivi ma mère, avec beaucoup de courage, a élevé ses 7 enfants.
Nous étions 5 garçons et 2 filles et, parce que mon père s'était embarqué terriblement
financièrement dans les semaines avant son décès, ma mère s'est retrouvée dans le pétrin.
Mon père n'avait pas conclu les ententes avec ses assurances ce qui a fait que ma mère était
vraiment dans l'embarras. Elle a donc dû commencer quelques semaines après à travailler.
Puis l'adolescence est arrivée. L'adolescence avec ses questions, sa philosophie
existentialiste: où suis-je, qui suis-je, pourquoi le suis-je? L'embarras qu'a suscité ces
questions m'a poussé dans la drogue et dans l'éloignement de la famille. J'ai été le premier
chez nous, à l'âge de 17 ou 18 ans, à me démarquer et à m'éloigner du cadre familial, ce qui
a donné à ma mère un amour particulier pour moi. C'était la période qui dans notre société
était identifiée par l'événement "Woodstock". C'était l'époque "Peace and Love", cheveux
longs, bandeaux, les ponchos mexicains, les pantalons larges, quelle époque spéciale...
J'avais 19 ans à l'époque. J'étais intéressé par le yoga et toutes ces choses-là, mais dès que
l'on me parlait de méditation transcendantale, je ne pouvais pas voir autre chose que de la
méditation "transe en sandales". Mes amis parlaient de la méditation comme on parlait des
Beatles, mais la mode allait passer et allait devenir autre chose. Donc c'était pour moi farfelu,
sauf, qu'à travers cette démarche, j'étais tombé sur un livre écrit par un journaliste anglais,
dont le nom est Spalding, et ce livre était titré "La vie des Maîtres".
Dans ce livre, on racontait l'expédition que cet anglais avait vécue en Inde et au Tibet à la
recherche d'ermites, ces hommes qui vivaient isolés dans des cavernes et qui, dit-on, vivaient
depuis 300 ou 400 ans. Ils avaient trouvé des secrets que nul autre être humain n'avait trouvé
jusque là, secrets accessibles qu'à des érudits, qu'à des illuminés à qui une révélation
particulière était faite. En lisant ce livre-là, j'étais intrigué par le fait qu'on n'y parlait de Jésus.
Alors ça, Jésus, c'était une référence pour moi, parce que dès mon âge on m'avait inculqué la
notion d'un Dieu unique, dont le Fils unique était Jésus-Christ.
Quand, en lisant "La vie des Maîtres", j'ai réalisé que l'on associait ce Jésus dont j'avais
entendu parler à d'autres maîtres comme Bouddha, Pythagore, Mahomet et d'autres penseurs
et philosophes, j'ai réalisé que cette démarche pouvait avoir un certain intérêt pour moi et j'ai
plongé dans cette recherche. Ce qui m'a amené à "La Cosmogonie d'Urentia".
La Cosmogonie d'Urentia est un volume en 3 tomes, qui traite des choses qui concernent
Dieu, et dont le 2e volume est axé essentiellement sur la naissance, la vie, la mort, la
résurrection de Jésus-Christ. Seulement, le Jésus dont on parle dans ce livre-là n'est pas le
Jésus de la Bible. Je peux vous l'affirmer assurément parce que j'ai été, à ma honte, un des
grands promoteurs de ce volume à l'époque au Québec. La Cosmogonie d'Urentia est une
philosophie dont le nom est le "gnosticisme". Dans la position gnostique, Jésus-Christ est
placé comme étant dans un ordre inférieur d'autorité. On place Dieu en tête de liste, mais
ensuite il y a les archanges, les anges, les autorités, les puissances et toutes ces étiquettes et
puis, en bas de la liste, on trouve Jésus et sous Lui l'homme. Donc Jésus était placé dans un
ordre au niveau de la hiérarchie céleste qui était juste avant celle de l'homme. Et là j'avais un
problème...
Il y avait Guy Lavoie qui était connu par tout le monde à Sainte-Thérèse comme étant un vrai
"freak". Mais voilà que, du jour au lendemain, les cheveux coupés, bien mis, belle apparence,
méconnaissable, langage complètement transformé, il commence à nous annoncer que
Jésus-Christ est vivant et qu'Il sauve. Il nous annonce que le Jésus de la Bible est le seul vrai,
qu'Il est le Dieu vivant qui a créé le ciel et la terre, qu'Il est venu marcher parmi les hommes et
qu'Il les a sauvés en mourant à la croix. Alors, pendant quelques années, on n'en a fait pas
vraiment de cas, on s'est dit simplement que Guy était tombé sur le "top".
Seulement, en écoutant son message, en écoutant ce qu'il me racontait lorsqu'il m'abordait
sur la rue, j'ai du admettre que j'étais troublé par deux vérités que l'on trouvait dans la Bible. La
première concernait ma recherche personnelle avec la Cosmogonie d'Urentia parce que,
dans ce livre, on prétendait que la Bible n'était plus rien et que ce qui avait de la valeur
maintenant pour trouver la vérité était la Cosmogonie d'Urentia. Seulement, dans l'Épître de
Paul aux Galates, Guy Lavoie et ses amis m'avaient lu ce passage qui m'a troublé au plus au
point. Je voyais, non pas un complément à la Bible, mais je me disais que ces deux livres sont
en parfaite contradiction maintenant. Je ne pouvais plus défendre l'argument que la
Cosmogonie était la suite de la Bible, c'est impossible; s'ils doivent se compléter, ils ne
doivent pas être en contradiction. Le verset que Guy m'avait lu, était le suivant: "Je m'étonne
que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ,
pour passer à un autre Évangile. Non pas qu'il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui
vous troublent, et qui veulent renverser l'Évangile de Christ. Mais, quand nous-mêmes, quand
un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit
anathème! Nous l'avons dit précédemment, et je le répète à cette heure: si quelqu'un vous
annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème!" (Galates 1.6-9)
Cela me troublait au plus au point. Parce que selon ce passage, il est évident qu'il n'y avait
pas d'autre Évangile et qu'il n'y en aurait jamais. Qu'il n'y aurait que ce Livre qui avait de la
valeur aux yeux de Dieu, parce qu'Il était le seul qui était véritablement la Parole de Dieu.
J'essayais de résister par mes arguments et, pendant quelques années, j'ai réussi à calmer
ma conscience.
Un autre passage qui m'a profondément troublé est celui que l'on trouve dans l'Épître de Paul
aux Éphésiens, chapitre 1, versets 20 à 23: "Il (Dieu) l'a déployée en Christ, en le ressuscitant
des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute
domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut
nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis
sous ses pieds, et il l'a donné pour chef suprême à l'Église, qui est son corps, la plénitude de
celui qui remplit tout en tous." Voilà le Jésus de la Bible. Celui qui est le seul, ayant toute
autorité, étant au-dessus de toute domination et de toute puissance.
Et bien cela me troublait tellement que j'allais m'enfermer des semaines entières dans une
abbaye, l'abbaye de Saint-Benoît, j'allais étudier la Cosmogonie et la Bible, j'essayais de
comparer les deux. Il y avait plein de contradictions et j'étais de plus en plus troublé. Je
passais des soirées entières à parler avec des moines, essayant d'expliquer ce que je
trouvais dans les Écritures et je m'apercevais que je semais tellement le trouble dans leurs
coeurs par mes questions que le moine hôtelier, à quelques reprises, a du venir me voir pour
dire: "Écoute Richard, vas-y doucement avec nos moines, il y en a qui sont vraiment troublés
par tes questions, il va falloir que tu te tiennes un peu plus tranquille".
Je me suis réfugié dans ces années-là, dans ce que l'on appelle le "Dieu de la nature". Cette
recherche intérieure, à travers la nature, était nourrie par le fait que j'avais des chevaux, des
animaux, et j'étais sur une terre avec une écurie, je partais des journées entières en forêt, avec
mon cheval Cognac et mon chien Bonheur. Je vivais des choses tellement particulières, seul
avec mes animaux en forêt, que j'en étais arrivé à une prétention que, moi, j'avais une relation
avec Dieu dans la nature. Je regardais la nature et je me disais; non seulement elle me parle
d'un Créateur, mais je suis en contact direct même avec Lui. Et ça c'était une erreur, je ne
voulais pas l'admettre à l'époque, mais c'était une erreur.
Dans une pièce que j'ai écrit quelques années plus tard, pour exprimer cette erreur j'ai dit: "On
n'atteint pas de rivage en regardant l'océan". Vous pouvez regarder la mer tant que vous le
voulez, sur les rives du Nouveau-Brunswick, ce n'est pas cela qui va vous amener en
Angleterre. Il n'y a qu'un moyen pour traverser, prendre le bateau et faire la démarche. Ce n'est
pas différent avec Dieu.
Seulement j'étais frustré par le témoignage des chrétiens. Dès que je leurs racontais ce que je
vivais dans la nature, ils me disaient: "Richard, tu es dans l'erreur". Ben voyons donc je suis
dans l'erreur. "Richard, c'est la Bible qui est la vérité. Dans la Bible, il n'est pas écrit qu'à
travers la nature on trouve Dieu mais à travers Jésus seulement." Ben voyons donc!
Donne-moi une preuve de cela. Alors il me cite Jean 14.6 où Jésus a dit: "Je suis le chemin",
ce n'est pas la nature Richard, c'est Jésus. Jésus continue en disant: "Je suis la vérité et la
vie," Il y avait quelque chose que je ne saisissais pas là, dans le message de l'Évangile, qui
me dépassait complètement. Et ce que j'étais appelé à saisir, c'était que ma condition réelle
devant Dieu était que j'étais mort spirituellement, que je n'avais pas de relation avec Dieu.
Dans Jean 14.6, Jésus ajoute: "Nul ne vient au Père (Dieu) que par moi." Que par moi... Mais
avec toute la sagesse que l'on reconnaît à Jésus, pensez-vous que s'Il avait eu en tête, que
telle ou telle religion ou quoi que ce soit puisse sauver, Jésus n'aurait pas eu la sagesse de
dire: "Que par moi, et telle ou telle religion". Voyons donc! Il a dit: "Que par moi". Et cela
voulait dire que par Lui et Lui seul. Alors que l'on se complique la vie par milles questions en
cherchant la vérité, la tâche nous est simplifiée par la réponse de Jésus-Christ: "Moi seul".
Seulement, je n'ai pas accepté ce message-là parce que pour moi, accepter Jésus-Christ
comme le seul vrai Dieu, comme Sauveur et Seigneur, cela voulait dire lui donner le contrôle
de ma vie, et cela, il n'en était pas question. Je dominais sur ma vie depuis plus de 20 ans, je
refusais d'admettre que quelqu'un d'autre puisse mener ma vie et la diriger. Et c'était l'orgueil
qui m'empêchait d'admettre cela.
Quand je rencontrais des chrétiens sur la rue, je faisais tout pour les éviter. Et quand ils
réussissaient à m'attraper et qu'ils me sortaient leur Bible, j'avais juste une envie, leur arracher
le livre de là et le déchirer. Je leur disais: "Je suis tanné de t'entendre parler de la Bible.
Lâchez-moi avec le Jésus de la Bible. J'en connais un Jésus moi, c'est le Jésus de la nature."
J'aurais pu déchirer toutes les Bibles qui se présentaient à moi, ça n'aurait rien changé; on
peut déchirer des cartes géographiques, ça ne détruira pas la route.
Par l'expérience que j'ai, depuis 1975, de cette réalité dans ma vie, je dis que l'Évangile, la
Bonne Nouvelle, lorsqu'elle est vraiment annoncée d'une manière sincère et authentique, va
toujours produire deux effets: ou bien elle va réconforter les perturbés, ou bien elle va
perturber les confortables.Et moi j'étais quelqu'un de confortable, chez qui tout réussissait,
J'entreprenais des choses et ça marchait, alors rapidement la tête m'enflait et je me disais
quelqu'un.
Puis je me suis mis à accompagner des artistes, des vedettes, donc j'en suis venu à me
prendre pour une vedette; et tous ceux qui étaient autour de moi, étaient comme ça. On vivait
tous ensembles, on se prenait pour d'autres. Vous savez, quand les gens viennent et vous
applaudissent et puis vous êtes là, en avant... Facilement, l'être humain en vient à croire qu'il
est auto-suffisant, qu'il n'a besoin de rien. Parce que les gens viennent à lui et l'applaudissent,
de qui a-t-il besoin? De rien! Alors il devient confortable... Quand l'Évangile vient, elle perturbe
ce confort-là. Quand les chrétiens me rencontraient sur la rue, c'est l'effet que cela produisait
dans ma vie. Je me sentais mal, j'étais inconfortable.
Un jour, je rencontre sur la rue un de ces chrétiens zélés qui ne manquaient jamais une
occasion de me parler des Écritures. Je me dis: "Il ne m'a encore aperçu, on change de
trottoir". Mais en faisant le geste, il fait le geste; je reviens sur le trottoir, il revient aussi sur le
trottoir. Ça y est, il m'a vu! J'étais coincé, je ne voulais pas lui parler. Je ne voulais surtout pas
qu'il me parle... Je vivais sur ma ferme, tranquille, mais j'étais assez troublé par leurs
témoignages; je ne voulais plus en rencontrer un. Ça faisait 7 ans qu'il me témoignait sur une
base régulière.
Il ne se passait pas un mois sans que j'en rencontre un de la bande et qu'il me témoigne de
l'Évangile. J'étais rebelle, j'étais dur, j'étais orgueilleux. C'est cela qui m'empêchait de venir à
Christ. Mon orgueil, j'étais trop orgueilleux pour admettre qu'ils ont raison et que ce qu'ils me
disaient me concernait. Je ne voulais pas admettre que j'étais un pécheur, je me disais que je
n'étais pas si pire que cela moi. Et je pensais que l'on devenait pécheur en faisant des
péchés. Je n'avais pas encore compris, que l'on faisait des péchés parce que l'on est pécheur
et qu'on l'est tous.
Je pensais que je n'étais pas si pire, que dans l'éternité, quand on allait tout mettre ça dans la
balance, peut-être que ça pencherait du bon bord, puis que cela allait me permettre de
"dealer" avec Dieu. Je ne connaissais pas les Écritures. Dans Luc, quand un homme
rencontrait Dieu, il tombait face contre terre. Il n'y en a pas un qui prenait l'idée de "dealer"
avec. Face contre terre, il se cachait devant la sainteté et la gloire de Dieu. On ne se moque
pas de Dieu. Dieu est Saint, Il est Glorieux. Et l'homme est sa créature.
Mais ce jour-là, à Jean je dis: "Je ne veux rien savoir, tu m'entends. Je vous considère,
vous-autres les chrétiens, comme des fanatiques, des zélés. Je suis tanné, tu sais. Vous
n'êtes pas capable de me parler de d'autres choses que de la Bible? Parle-moi de ta journée,
de tes projets d'avenir, de ce tu as mangé ce matin... Et Jean dit: "C'est vrai Richard. Et avec
mes amis, mes proches je parle de tout autres choses aussi. Mais toi, à chaque fois que je te
rencontre, je ressens que ton besoin est que je te parle de la Bible". Ça m'a touché, ça m'a
laissé bouche bée.
Puis là, Jean m'a dit: "Je vais juste te lire un verset, es-tu d'accord? Je te lis ce passage-là et
je m'en vais. Tu ne veux pas en entendre parler, tu n'entendras pas parler." J'étais bien
réticent, mais j'ai dit oui. Il a tourné sa Bible dans le Nouveau Testament, dans l'épître de Paul
à son ami Timothée. "Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour
convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit
accompli et propre à toute bonne oeuvre. Je t'en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ,
qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume, prêche
la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute
douceur et en instruisant." Maintenant je vais vous lire le verset qui m'a transpercé le coeur et
pour la première fois de ma vie: "Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas
la saine doctrine; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se
donneront une foule de docteurs (penseurs, philosophe, gourous) selon leurs propres désirs,
détourneront l'oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables." (2 Timothée 3.16 à 4.4). Il a
fermé sa Bible et il m'a dit: "C'est ça que je voulais te laisser Richard, alors bonne journée."
Je n'ai jamais été aussi mal de ma vie. Je m'en allais chez-nous le coeur complètement tordu;
la Parole de Dieu avait mmontré ce que j'étais: un orgueilleux qui prenait ses rêves pour des
réalités et qui était en train de fabuler en s'imaginant que la vie allait lui réussir jusque dans
l'éternité. J'étais dans l'erreur, gravement et dangereusement dans l'erreur.
Et cette parole mettait en évidence que je m'étais donné une foule de docteurs parce que
j'avais la démangeaison d'entendre des choses agréables. Et dire des choses agréables à
l'être humain aujourd'hui, c'est lui dire: "L'homme est foncièrement bon. Dieu n'existe pas,
c'est une invention humaine. L'enfer, ça n'existe pas, c'est pour faire peur aux enfants pour ne
pas qu'il joue avec le feu."
Dieu, nous dit la Bible, a déposé dans le coeur de chaque être humain la pensée de l'éternité.
Blaise Pascal a exprimé cette parole en disant: "Dieu a mis dans ton coeur un vide en forme
de Dieu". Un vide que, toute ta vie, tu vas chercher à combler par tout ce que le monde peut
t'offrir. Mais jamais, jamais tu ne vas sentir que ce vide est comblé, à moins d'inviter
Jésus-Christ, le Roi des rois à prendre la place qui Lui revient dans ta vie.
Les 11 et 12 avril 1975, une organisation spéciale était annoncée dans la région: des soirées
où un évangéliste allait venir et annoncer l'Évangile. On s'était donné le mot. Sachant qu'il y
aurait cet évangéliste, on s'était dit: "Ils ne nous auront pas, on ne met pas le pied là!" C'était
des chrétiens qui organisaient ça, environ 3 semaines après la rencontre avec Jean. Alors
que l'on se retrouve presque tous chez un ami, il manque quelqu'un qui nous est cher,
Jean-Victor, mais sa femme y était. Elle nous annonce que Jean-Victor est parti à
Saint-Jérôme entendre l'évangéliste. Et là on est un peu craintif. On se demande ce qu'il est
allé faire là.
C'est qu'il avait rencontré le même Jean, la semaine avant, et avait parlé avec lui de la
Cosmogonie d'Urentia. Alors que, selon la Cosmogonie, les démons n'avaient plus aucune
espèce d'influence dans notre monde, Bible en main, Jean lui prouve que c'est faux; que le
diable est encore le "prince de ce monde" et il cherche à voiler l'intelligence des êtres
humains afin qu'ils ne puissent voir la gloire de notre Seigneur Jésus. Le diable est à l'oeuvre
encore aujourd'hui dans le coeur de plusieurs pour les tenir lier dans le mensonge. Un des
mensonges du diable, c'est la religion, quelle qu'elle soit et quelque soit le nom qu'elle porte.
Jean-Victor avait été confronté comme moi je l'avais été 3 semaines plus tôt. Il avait été
tellement bouleversé par certains passages de l'Écriture qu'il avait dit lui aussi: "Ce qui veut
dire que la Cosmogonie, ce n'est pas vrai".
Il était tellement convaincu, lui aussi, qu'il y avait parfaite contradiction entre la Bible et la
Cosmogonie qu'il avait décidé, par curiosité, d'aller entendre l'évangéliste.
Ce vendredi soir, il vint nous rejoindre vers 23 h 15. Il entre dans le salon et il rayonnait. Il
rayonnait, je n'exagère pas: l'allure de son visage, son sourire, ce qu'il manifestait d'amour et
de douceur, la paix qui se dégageait de lui... 10 ans que je le côtoyais, je ne l'avais jamais vu
comme ça, jamais.
Vous savez ce qu'il nous dit: "Mes amis, j'ai la vie éternelle". On se regardait on n'en revenait
pas: "Puif! As-tu pris un cap d'acide, quelque chose? As-tu fumé en soirée?" Il devient très
sérieux et dit: "Écoutez, ce soir j'ai compris que je suis un pécheur devant Dieu et que je
mérite la condamnation. Mais j'ai compris que Celui qui a pris ma condamnation et qui a payé
à ma place, c'est Jésus. J'ai compris cela ce soir. Alors je lui ai donné ma vie, et maintenant
j'appartiens à Jésus. C'est ce qui me permets de vous dire que j'ai la vie éternelle. Je ne sais
rien d'autre, je ne peux rien vous expliquer d'autre, mais ce soir je viens de naître."
Ah mes amis! Quelqu'un avait du hasch avec lui. On a allumé ça, puis on a fumé; on voulait
s'en aller, on voulait fuir ça, ne plus penser à cela. Moi, j'étais troublé, troublé... Un gars si
intelligent, Jean-Victor un gars si brillant, il s'est fait prendre dans une secte... Il est chrétien.
On était désemparé. On s'en va chacun chez soi, bouleversé. Moi, je vais coucher chez ma
mère. Jusqu'à 4 h du matin, Je ne pouvais pas dormir.
J'ai la vie éternelle... La vie éternelle... Pardonné mes péchés... Jésus sauve... Jésus est
vivant... Dieu existe... Il nous offre le salut et c'est gratuit... Toute la nuit ça revenait dans ma
tête. Tout à coup ce serait vrai? Et si c'était vrai?
Le matin arrive, je sors de ma chambre, j'ai du faire 5 ou 6 téléphones, en l'espace d'une
heure. "As-tu su la nouvelle? Oui, oui, on est au courant de cela. Je viens de recevoir un appel
d'un tel. Aie! Il paraît que Jean-Victor s'est fait "pogner". C'est ça, écoute, ça pas d'allure, il
faut le sortir de là. Qu'est-ce que l'on fait? Il serait prisonnier au Vietnam, on ferait quelque
chose, mais là, il est pris dans une secte, c'est encore ben pire. Il faut l'aider."
Alors on appelle les amis de Val-David, C'étaient des gars 6 pieds et plus, des armoires à
glace. C'étaient des constructeurs de maisons de pierres, des gars bien imposants! "Écoutez,
il y a une soirée à Saint-Jérôme; on y va toute la bande." On est arrivé à peu près une
quinzaine, les cheveux longs, le poncho, la barbe: la bande de Viking. Je leur avais parlé
avant: "On ne veut pas faire de chahut. On les écoute, puis, une fois qu'ils auront parlé, ils vont
nous écouter. À la fin de la soirée, on pose nos questions et on fait entendre nos arguments,
d'accord?" La stratégie préparée, on entre.
Ah mes amis! Le Seigneur nous attendait... Je ne le savais pas, j'en avais aucune idée, mais
c'est le Seigneur qui nous attendait. La première chose qu'a fait l'évangéliste: il y avait un
écran et un projecteur à diapositives, une diapositive, sur l'écran, représentait un coucher de
soleil. Ça avait l'air de cela, un beau coucher de soleil. Là, il pose une question: "Levez donc
la main, dans la salle, ceux qui pensent que c'est un coucher de soleil?" Plusieurs lèvent la
main. "Quels sont ceux qui pensent que c'est un lever de soleil?" Oups! Je n'avais pas pensé
à celle là. C'était peut-être un lever de soleil, moi je pensais que c'était un coucher de soleil.
Puis il nous explique ceci: "Vous savez, de répondre d'une manière erronée à la question
"Est-ce un lever ou un coucher de soleil?" n'a aucune importance. Ça ne change absolument
rien dans votre destinée, rien. Mais ce soir, je vais vous poser une autre question qui, elle, si
vous répondez mal, aura une conséquence éternelle." Et là, il nous avise que c'est grave
l'éternité, que c'est sérieux l'éternité, qu'on ne rit pas avec ça, et que, quand il va poser la
question, il faut que l'on ait la bonne réponse, sinon on est perdu pour l'éternité.
J'avais juste une idée dans la tête, bien répondre à la question. La question est venue: "Es-tu
sauvé? Connais-tu Jésus-Christ comme étant le seul Sauveur, ton Sauveur et ton Seigneur?"
Depuis que j'étais jeune et que l'on m'enseignait sur les Écritures, on ne m'enseignait jamais
Bible en main, mais on parlait des choses qui concernent Jésus, c'est pourquoi je connaissais
certaines choses tirées des Écritures. Toutes ces choses qu'on m'avait enseignées trouvaient
maintenant leur aboutissement dans cette soirée, pendant laquelle je venais de comprendre
que si Jésus était mort pour tous, ça voulait donc dire qu'Il était aussi mort pour moi. Je n'avais
jamais compris cela.
Dieu m'a attiré à Lui, à Jésus-Christ. Et son message n'était pas un message de
condamnation, mais une invitation par un message d'amour. "Richard, tu ne peux pas avoir
accès à Ma présence parce que tu es un pécheur. Tu n'es pas un pécheur parce que tu fais
des péchés, Richard. Tu commets des péchés parce que tu es pécheurs. Tu es né pécheur et
tu dois être délivré de cet état dans lequel tu te trouves, sinon tu ne pourras venir dans ma
présence. Et le seul moyen pour être délivré, c'est qu'un innocent, sans péché, paie à ta
place."
Devant Dieu, lorsque l'on ne connaît pas Jésus-Christ, on est mort spirituellement. Si tu meurs
ce matin, si tu t'effondres, ce qui va nous permettre de dire que tu es vraiment décédé, c'est
que l'on ne peut plus avoir de contact avec toi. Tu n'es plus là, il y a eu une séparation entre ton
corps et ton âme et tu es maintenant absent dans ce monde dans lequel on vit, ça c'est la mort
physique. Mais la Parole de Dieu nous révèle qu'il y a une mort beaucoup plus grave que la
mort physique, et c'est la mort spirituelle. La mort spirituelle, c'est l'enfer, i.e. la séparation
d'avec Dieu pour l'éternité.
La Bible dit que, parce que tous ont péché, tous sont privés de la gloire de Dieu. Ils sont donc
tous séparés, mais ils sont gratuitement rendus justes par la délivrance que l'on trouve en
Jésus-Christ. C'est pourquoi Jésus a dit: "Je suis le bon Berger, le bon Berger donne sa vie
pour ses brebis".
Ce soir du 13 avril 1975, j'ai entendu, au travers de celui qui parlait, la voix du bon Berger. Ce
n'était pas la voix de l'évangéliste, c'était là, dans mon coeur, ce sentiment profond et
authentique que le bon Berger s'adressait à moi personnellement et qu'Il me disait: "Viens,
viens à moi". Le bon Berger a dit: "Tous ceux qui viennent à moi, nul ne les ravira de ma
main." Et aussi: "Mes brebis entendent ma voix, et elles me suivent".
Ce soir-là, j'ai décidé de suivre le bon Berger. Alors, nous nous sommes inclinés et on avait
fermé les yeux et là, l'évangéliste a dit: "Ceux qui ont compris que Jésus-Christ est le Sauveur
pour leur vie, qu'Il leur donne le pardon des péchés et la vie éternelle, ceux qui ont compris que
le Sang de Christ a coulé à la croix et que pour les racheter de la condamnation éternelle;
ceux qui ont compris qu'ils sont délivrés du jugement à venir, s'ils acceptent que Jésus a subi
ce jugement à leurs places, je vous invite à prier avec moi. Répétez après moi dans votre
coeur cette prière." Et il a prié.
Je vous assure que secrètement, là dans mon coeur, j'ai prié, et je faisais exactement cette
prière qu'il était en train de prononcer en avant. Quand j'ai ouvert les yeux, je sentais que
quelque chose d'extraordinaire venait de se passer dans ma vie. Comme le petit bébé qui
vient de naître, un premier cri, quelque chose d'unique vient de se passer. Mais j'étais bien,
j'étais assis seul, c'était secret entre moi et Dieu. Mais tout à coup, l'évangéliste dit:
"Maintenant, je vais donner l'occasion de faire vos premiers pas dans cette nouvelle vie qui
est la vôtre. Je vais vous demander de vous identifier publiquement pour ce Jésus qui est mort
pour vous."
Au moment où il a dit ça, j'ai bondi de ma place, et j'ai avancé. J'ai vu le regard de mes amis:
"Ah! Qu'est-ce qu'il fait là?" Et puis Annie, avec qui j'avais grandi, l'épouse de Jean-Victor, le
même soir ouvrait son coeur à Jésus.
Notre vie a changé graduellement par la connaissance des Écritures et la connaissance de
Jésus-Christ. Jésus est vrai. Ce que Jésus vous offre est aussi vrai que ce qu'Il offrait à ses
disciples, il y a bientôt 2000 ans: la vie éternelle, le pardon des péchés, sa présence dans ton
coeur et dans ta vie, si tu daignes Lui ouvrir la porte de ton coeur. Jésus a dit: "Voici, je me
tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je
souperai avec lui, et lui avec moi." (Ap 3.20) Jésus te fait exactement la même offre.
À quoi servirait à un homme de gagner le monde, s'il perd son âme.